Diarid’aria in situ
Ipotesi per un delirio in diari d’aria alati, con visi di visi in paesaggi diversi
Lorsque mon poids atteignit les 130 kg, j'ai décidé de reprendre le contrôle de mon corps. Il me semblait quela marche était un bon début.
Entre ma maison et mon atelier la distance est de 4 km, que je parcours deux fois par jour. Pendant 8 km je pense au rythme de mon allure. Je pense à mon parcours pictural et je décide d'introduire le temps pendant le quel je marche dans ma " démarche " artistique. Instantanément, devant moi, se projette l'image d'un visage qui s'interchange avec le paysage dans le quel je suis immergé. Je réunis mes chapitres picturaux traités jusqu'ici en un nouveau titre qui comprend le projet futur : DIARID’ARIA IN SITU. Après la première marche j'arrive à l'atelier avec la certitude de noter tout ce que j'ai pensé. Je remarque que j'ai tout oublié. J'opte pour l'achat d'un mini-enregistreur à cassettes. Ce fut une bonne idée. Le deuxième jour je repensai et je cherchai à rattraper les pensées du jour d'avant. En plus, comme des follets d'autres idées sortirent des tanières du cerveau. Pendant que j'enregistrais mes pensées, je pouvais photographier les paysages que je parcourais. La ville, la rivière, la digue, les champs, les diversités-adversités architecturales, les détails des bourgeons sur les arbres et les déchets que je rencontrais sur la route, les lumières et les nuageset l'étincellement de l'eau de la rivière. Imprimer dans le regard les ombres de la lumière et la lumière des ombres.
DIARID’ARIA IN SITU est une enquête développée à l'aidede dessins- des signes et depeinture sur la condition humaine...Un prolongement dans le paysage global de mon travail réalisé jusqu'à maintenant et visant à s'approfondir dans le futur. Je cherche à inventer une morphologie du territoire au sein de la scène formelle de ma peinture. J'étends les corpset les visages dans des paysages divers, qui peuvent être aussi bien les vers du poète que ce que j'appelle Les Autres Lieux. Les visages sont la figure de l'humanité. Avec le geste du peintre,j'emporte les rides des lieux et les sensations de la brise et du froid, l'humidité de la sueur et le rythme des pas, sur le suaire profane de la Terre-Mère. L'émotion de la guerre en marche, le hurlement d'intolérance qui naît entre les peuplesfont vibrer si bien la couleur que l'énergie d'unenature qui résisteet se révolte contre l'idiotie et la tyrannie humaine. Mes préoccupations de peintre croisent les thèses, antithèses et synthèsesdes générations du fracas... Rassemblement de questions infinies comme carburant de la fantaisie: la métaphore du paysage occulte-t-elle la réalité ou bien le paysage métaphorique est-il la cachette de l'illusion? Les nouveaux paysages sont-ils les restes des terres disloquées? la désolation de l'âme occidentale brûle la terre du troisième ou du quatrième monde?le sud du globe se transforme en poubelle pour les pays riches? J'échappe à une logique de la réponse et je peinsla force de la créationcomme résistance à une logique de destruction mise en place par une humanité vouée au Dieu argent sous l'emprise de l'arrogance du capital.
Dans les paysages divers, les passages qui amènent l'architecture de la vie vers de nouveaux territoires sont variés. Les paysages divers se décèlent dans l'avenir , dans des lieux inconnus. Avec le dessin en signes de guerre, je chercheà découvrir des passages pour ne pas céder à une société de profit qui se heurte à l'attitude de celui qui veut faire de l'art la raison de vivre. Mes signes se consument sur la Terre-Matièreet s'installent à la surface pour tourner en grotesque la comédie humaine. Jour après jour, pas après pass'impose l'exigence d'enquêter sur ces paysages divers dans lesquels les visages diviséstournent leurs regards vers les corps immergés.
Le paysage de la mémoire, du présent et du futur se conjugue avec cette
interrogation permanente : d'où viens-tu, où vas-tu, où irai-je ?
Le fanal de la mort tout au long de ma vie m'habite et je m'imagine le scénario comme imminent.
Vivre dans un paysage réinventé en compagnie d'être humains ? Ou être vivant dans un paysage amorphe ?
AUTOUR DE NOUS
Le paysage transforme l'être humain ou c'est l'être humain qui transforme le paysage ? Ou y a-t-il contamination à l'envi ?
Je cherche un corps pour le visage et un visage pour le corps. J'espère trouver le paysage qui correspond pour écrire et dessiner (dé-signer)
" Diari d'aria per paesaggi diversi " (journaux d'air pour paysages divers). Je pose l'hypothèse d'un délire en paysages divers pour résister à des paysages désespérés.
Je partage le hurlement de l'art avec les Inaptes à la mort, pour que nous ne soyons pas condamnés à survivre dans des paysages divers.
Je jouerai avec un labyrinthe où les rues se perdent et où le regard doit refaire un parcours pour ne pas mourir.
Dans un sourire qui augure la victoire des stratégies de l'art sur celles des soldats. Pour marquer d'ironie les termes violents en usage, et, pour démoniser l'utilisation impropre des images et de la parole, l'avant-garde artistique se met en guerre contre l'avant-garde des armées... (je peindrai un rire)
Je peindrai d'un signe rebelle, pour le règne de l'âme, au milieu des champs de bataille de l'esprit, pour redessiner les frontières d'une esthétique qui véhicule trop souvent l'image publicitaire d'un système obèse.
Je voudrais poser la couleur en strates violentes et délicates, en tons adéquats aux images qui surgissent en moi, instinctives. Pour " se mettre en campagne " à discrétion, je laisserai un large espace au moment créatif comme moteur du thème.
Je raviverai les sensations de terres perdues dans des paysages qui revivent dans la mémoire et se détruisentdevant le regard. Je transmuterai la déception en signe instinctif, en représentation de la douleur et de la joie. J'utiliserai le dessin et la peinture comme force de choc, comme témoin de la volonté de résister contre le manque de respect et le massacre perpétré par l'homme sur l'homme.
"Petit decalogue qui m'accompagne toujours"
J'ai tracé avec des signes un parcours qui m'habite depuis des années.
J'ai exalté les images d'un cirque universel qui entoure la terre.
J'ai contre-attaqué l'arrogance avec le cri du signe et de la couleur.
J'ai esquisseé la scénographie de l'histoire infinie de la violence.
J'ai cherché à réagir contre tout ce qui terrorise les sens de la vie.
Entre le sens de la mort qui change l'or en rien, j'adresse l'image vers
la nécessité et l'importance de s'affirmer précisément.
Il est nu et entre les seins de la mère il prépare la guerre pour ses fils.
La colonne sonore est le cri qui brûle dedans.
Ici commence la guerre!
Entre un caffé et un dink on manipule la pensée.
Doux, doux, les mots glissent dans les égouts de l'univers.
Je peins sans peur parce que je souris en pensant à la mort.
Fische technique
P.S.
À la fin, comme présentation, je mettrai en scène mes peintures, comme d'habitude avec mes "séries picturales". Je porterai la peinture comme première actrice, peignant directement sur scène, dans un espace choisi entre les peintures du "paysage" déjà installées. Je mettrai en scène la performance en employant des signes, des voix, des mouvements, des images et les textes élaborés pendant le processus créatif, qui seront lus par des acteurs. La musique sera composée par un musicien qui improvisera in situ.
L'action se déroulera entre des personnes qui interpréteront les signaux provenant de l'échange d'impulsions entre les différentes formes créatives, au même moment, au même endroit, pour un parcours commun. |